mardi 12 octobre 2010

La gifle

Nous sommes fiers de notre image internationale, fiers d’être appréciés partout et de pouvoir faire des affaires ou des voyages sans difficulté grâce à la perception positive que les autres ont de nous. Que nous nous déclarions canadien ou québécois, nous profitons du fait que le Canada est un pays apprécié.

Oups ! J’oubliais les années au pouvoir de Harper ! J’oubliais sa position aveuglement pro-israélienne lors des bombardements de Beyrouth en 2006, quand des canadiens risquaient de mourir dans les explosions ; j’oubliais que son gouvernement était le seul du monde occidental à avoir abandonné un ses citoyens à Guantanamo ; j’oubliais que Harper s’était aligné sur Bush durant des années, se mettant à dos des pays de partout dans le monde ; j’oubliais qu’il avait laissé tomber l’Afrique et qu’il défendait une position rétrograde dans le dossier de la santé maternelle ; je faisais comme vous, j’oubliais que ce mauvais gouvernement, ultra conservateur, rompait avec la politique internationale historique du Canada et nous valait des adversaires là où nous avions des amis il y a encore quelques années.

D’autres n’ont pas oublié.

Que des ministres canadiens se fassent refuser l’espace aérien d’un pays du golfe arabique, n’est que le résultat de l’attitude fermée du gouvernement Harper. Après tout ce n’est pas bien grave. Mais, avant, nous avons aussi vexé la Chine, le Mexique, quelques pays d’Europe de l’Est.

Le résultat est que le Canada, septième pays donateur à l’ONU, vient de se faire refuser un siège au Conseil de sécurité ; la majorité des pays du monde a voté contre nous.

Ce n’était jamais arrivé.
C’est une gifle et elle fait mal.

Elle est la conséquence de la pire gestion de notre histoire de nos liens internationaux. Ce n’est pas qu’un symbole ;la majorité des pays du monde, malgré nos alliances et notre richesse, a refusé de nous voir à la plus haute instance de l’ONU ; la majorité des pays du monde a refusé de nous donner un siège que nous avons toujours eu, régulièrement, à chaque décennie.

Oui, Harper aura marqué l’histoire du Canada. En mal, c’est le moins qu’on puisse dire.

Le message est clair ; nous ne sommes plus aimés, nous ne sommes plus respectés. C’est logique car nous ne sommes plus aimables et nous ne sommes plus respectables.

Allons nous, au Québec, demeurer isolés et laisser ce gouvernement démolir notre réputation et le travail des cinquante dernières années ?

Il est grand temps que nous allions en élections et que nous votions pour sortir Harper du pouvoir. Comme minoritaire il fait du dégât et il ne suffit pas de se contenter de l’empêcher d’avoir la majorité. Depuis les sièges de l’opposition on ne peut pas faire que le rôle du Canada dans le monde soit sauvegardé. Il faut être au pouvoir pour regagner la confiance des autres pays et rétablir notre réputation.

Aujourd’hui c’est une gifle. Mais si nous laissons ce gouvernement en place, même minoritaire, la prochaine fois cela risque bien d’être un coup de pied au c…