jeudi 30 janvier 2014

Bravo Justin Trudeau!

Aujourd'hui j'ai été très impressionné par Justin Trudeau. Bien sur, comme membre du PLC je le reconnais comme chef depuis son élection, que j'appuyais d'ailleurs. Mais aujourd'hui je le reconnais comme chef pour un geste essentiel qu'il a posé, celui de dépolitiser le sénat. Ou plutôt de faire en sorte que le sénat joue son rôle politique de manière indépendante de la chambre des communes et de la partisanerie électorale. En fait, sa décision est à la fois intelligente, audacieuse et efficace. Intelligente d'abord, parce qu'elle montre une vraie compréhension du rôle du sénat comme deuxième chambre nécessaire à notre démocratie. Dans notre système politique énormément de pouvoirs sont concentrés entre les mains du premier ministre qui a à la fois le contrôle de l’exécutif et celui du législatif, exception faite des rares circonstances où le gouvernement est minoritaire. Pour contrebalancer les excès de cette concentration des pouvoirs, une deuxième chambre est indispensable comme cela s'est vu dans un passé pas très lointain quand le sénat a retardé des projets de loi assez longtemps pour exercer une pression importante. Mais il s'agissait encore d'un sénat partisan, divisé en caucus attachés aux partis présents en chambre. Depuis cette semaine cette réalité est en voie de changement. Voilà pourquoi la décision de Justin est aussi audacieuse. Au lieu de nier l'importance du sénat pour gagner des votes facilement comme le font les conservateurs et le NPD, Justin agit de manière immédiate, bouleversant les sénateurs eux-mêmes qui vont devoir revoir leur rôle et se récréer une dynamique qui leur sera propre (et je fais pleinement confiance à des Hervieux-Paillette et à des Dallaire pour réussir cette mutation au plus grand profit des citoyens canadiens). Voilà de l'audace à l'état pur, une avancée importante résultant de la volonté d'un homme qui a le courage de recréer et de redéfinir les choses. Une décision efficace, enfin, car Justin n'est pas resté là à gémir, à dire que l'on ne peut rien faire pour améliorer le sénat sans toucher à la constitution. Il a agit dans le respect, je dirais même dans l'esprit de la constitution et il l'a fait de telle manière que nous pouvons maintenant espérer un sénat à son tour efficace, du moins si les conservateurs veulent bien être logiques avec eux-mêmes et détacher eux aussi leurs sénateurs de leur caucus. Et s'ils ne le font pas, mon chef, le premier ministre Justin Trudeau, le fera après les élections de 2015!

lundi 27 janvier 2014

Quand la mort frappe

Nous sommes tous affectés par les morts de l'Isle Verte, comme nous l'avons été par ceux de Lac Mégantic, comme nous le sommes chaque fois que plusieurs personnes périssent en même temps dans des circonstances inattendues. Qu'il s'agisse d'un accident de train, d'un naufrage, d'un tsunami, d'un tremblement de terre ou encore d'un attentat, d'un acte de guerre ou d'un massacre, toutes ces morts nous renvoient à notre propre fragilité. Plus les personnes touchées nous ressemblent, plus nous sommes en mesure de nous identifier à elles comme père, enfant, femme ou homme, travailleur ou voyageur, plus nous sommes ébranlés. Et à cause de cela notre premier devoir est celui de la compassion, du partage, du respect du deuil de ceux et celles qui sont les plus touchés. C'est en ce sens que je présente, d'abord, mes plus profondes condoléances aux personnes de la région de l'Isle Verte, dans le Bas-Saint-Laurent, une région que je connais bien pour y avoir vécu et travaillé de nombreuses années; ma plus jeune fille y est d'ailleurs née. Devant de tels événements nous voudrions, toujours, revenir en arrière et refaire le fil du temps. Comme cela est impossible nous cherchons souvent des coupables et nous cherchons, surtout, les moyens d'empêcher que cela ne se reproduise. Il y a des cas, bien sur, où les responsabilités sont flagrantes et les mesures à prendre claires. Ainsi, un quart de million d'êtres humains sont morts lors du tremblement de terre en Haïti en janvier 2010. Or il ne s'agissait pas du plus fort tremblement de terre qui se soit produit, loin de là. D'autres séismes, plus forts, ont frappés le Japon, ou les USA et n'ont fait qu'une dizaine ou une vingtaine de morts. Alors quand on dit que le tremblement de terre d'Haïti est la plus grande catastrophe naturelle de l'histoire on se trompe. C'est le moment de l'histoire où le plus d'humains sont morts en même temps d'une même cause. Mais cette cause n'est pas le séisme, c'est la négligence, c'est l'exploitation du peuple haïtien par une classe de très riches qui a construit des bidonvilles en bloc de béton, de vastes châteaux de cartes dans lesquels on logeait à des prix exorbitants les pauvres qui venaient à Port-au-Prince dans l'espoir d'améliorer leur vie. Ils ont y ont trouvé la mort, assassinés par la cupidité d'une poignée d'exploiteurs. Mais il arrive aussi qu'il n'y ait pas de coupable, pas de mauvaise intention, pas de négligence. C'est le cas de l'Isle Verte. Nous pouvons bien tenter d'élever encore les standards de sécurité, mettre des gicleurs partout, faire porter des casques à tout le monde, placer des barrières de sécurité au bord des routes et des falaises, interdire les sports extrêmes et la traversée des rues en dehors des passages piétonniers, il y aura toujours des accidents. Même avec des gicleurs l'incendie aurait probablement fait des victimes, ne serait-ce qu'à cause du froid qui régnait alors et de l'âge des personnes qu'il fallait évacuer. C'est une chose possible de vouloir une société sécuritaire mais c'est une chose impossible de vouloir une société sans risque aucun. Le risque est partout, il apparait avec la vie et il en est indissociable. Alors, travaillons à améliorer notre monde, certes, mais demeurons conscients que nous ne pourrons jamais tout régler et qu'il nous faut aussi accepter le risque de vivre. Il y a bien des inégalités, bien des souffrances, bien des horreurs quotidiennes dont nous détournons les yeux; ne mobilisons pas nos forces que dans les catastrophes, qu'en réaction à un moment de douleur intense, mais tachons plutôt de travailler au quotidien à un monde plus juste et plus agréable pour tous.

mercredi 22 janvier 2014

L'hiver est dur

L'hiver est dur cette année. Il a fait -28 la nuit dernière et nous gelons depuis 3 jours. Le seul réchauffement dont il est question, et il me décourage, est celui des relations entre le Canada et Israël, ou plutôt entre Harper et Nétanyahou, les deux premiers ministres semblant s'entendre comme larrons en foire. Évidemment, chacun a droit de choisir ses amis, mais un premier ministre canadien peut-il aller jusqu'à associer le fait de critiquer la politique d'Israël au fait d'être antisémite? Certainement non, à moins de traiter la plupart des pays du monde occidental d’antisémites. L'ONU aussi, d'ailleurs, puisqu'elle a pris de nombreuses résolutions, toutes violées, pour dénoncer entre autres l'implantation des colonies en territoire palestinien. Encore une fois, il nous faut constater la dérive du Canada en termes de relations internationales. Du pays bienveillant que nous étions depuis le début des années soixante, nous sommes devenu, sous le régime conservateur, un pays de droite, agressif et rebelle tant à l'ONU qu'aux grandes ententes internationales sur l'environnement. Nous aurons à travailler fort pour rétablir nos liens dans le futur et rebâtir notre crédibilité.