mercredi 12 mai 2010

Les politiciens

Les sondages récents nous disent que les politiciens sont mal perçus par la population et que le lien de confiance semble être rompu. Bref, pourquoi voter pour des gens que l’on perçoit, au mieux ,comme incompétents et, au pire, comme corrompus ?
Les éditorialistes et chroniqueurs cherchent l’explication du phénomène pendant que d’ex-politiciens se désespèrent publiquement de l’état des choses…Tout en laissant entendre que, quand eux étaient là, les gens doutaient moins ! Comme si la méfiance envers le monde politique était si nouvelle. On cite René Lévesque ou Trudeau pour montrer la dégradation de la chose publique depuis leur départ mais on oublie qu’avant eux il y en a eu d’autres. Ce sont plutôt les Lévesque et Trudeau qui sont des exceptions, leur période qui a été remarquablement marquée par une véritable implication politique de toutes les couches de la société. Mais, tant avant qu’après la réputation des personnages politiques a été plutôt mauvaise.
Je me défini comme un politicien puisque j’ai été candidat aux élections fédérales de 2008 et que j’ai l’intention d’être à nouveau candidat. Je me suis, volontairement, identifié à un parti politique et à un type d’orientation sociale. Serais-je devenu malhonnête du jour au lendemain et les trente-cinq ans de travail que j’ai fourni jusqu’ici devraient-ils être réexaminés pour y trouver les traces de mes dispositions criminelles ? Certainement pas. Mais certains penseront que, pour être élu, je vais devoir commencer à mentir, commencer à devoir accepter des compromis ou des appuis qui seront le début de ma corruption ; ainsi, une fois élu, je rejoindrai le reste des politiciens, véreux comme eux.
Pour moi, pourtant, la question n’est pas là. Elle est plutôt dans le comportement même des électeurs. Combien d’entre nous votons encore pour une personne ? Si nous votons pour une étiquette, pour un slogan, si nous n’interrogeons pas la valeur de la personne avant de voter, il n’est pas étonnant de nous retrouver avec des personnes que nous ne voulons pas.
Le système parlementaire est plutôt un bon système de démocratie et il a le grand avantage de nous être familier. Par contre, comme à peu près tous les systèmes démocratiques actuels, il sépare les personnes selon leur parti. Au point que, trop souvent, on ne voit plus les personnes mais que les partis.
J’ai apprécié le fais que des milliers d’électeurs de Shefford donnent leur vote à mon parti à l’automne 2008. Mais j’espère que plusieurs d’entre eux ont aussi donné leur voix à Bernard Demers, comme la personne qu’ils voulaient pour les représenter à Ottawa.
Votons pour des gens, qui se regroupent et s’identifient bien sûr dans des partis, mais qui doivent demeurer des gens que l’on peut rencontrer, avec qui on peut s’expliquer et discuter.
En politique, la forêt ne doit pas nous cacher l’arbre. C’est notre travail d’électeur de lire, d’écouter, d’aller aux débats, de vérifier quel candidat ou candidate est le plus capable de nous représenter. Si nous refusons au départ d’en rencontrer un, si nous lui fermons la porte au nez à cause de la couleur de son parti, ne nous étonnons pas de retrouver en politique ceux que nous avons aveuglement élus, éblouis par des slogans.
Bref, souvenons-nous que voter est un geste important. Prenons le temps de le préparer et de nous renseigner sur les personnes et pas seulement sur les partis.

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